Histoire de la mignonnette

Histoire de la mignonnette

14 juin 2021 0 Par Patrick

A la fin du XIXe siècle, avec l’apparition des premières distilleries industrielles, les grandes marques d’apéritifs, armagnacs, calvados, cognacs, liqueurs, pastis, rhums, sirops, whiskys, etc, produisent des mini bouteilles que les commerciaux offraient aux clients ; même forme, même étiquette, même couleur, même contenu que leurs grandes soeurs, elles différaient uniquement par leur contenance.

Cette pratique de promotion débute à la même époque dans tous les pays à forte production d’alcool ; la mignonnette se répand très vite. Peu à peu, elle conquiert le consommateur particulier qui en dispose dans les avions, les hôtels, les trains, les boutiques sortant ainsi de son rôle d’objet de promotion pour devenir un objet de consommation, voire de cadeau. Et déjà un objet de collection.

L’apogée des mignonettes

L’apogée des mignonnetes se situe autour des années 1950-1970 où chaque marque, fabricant, revendeur, distillerie diffuse les siennes. Les bières, les sodas, les jus de fruits, les huiles d’olive, s’y mettent également.

Certaines deviennent alors de vraies oeuvres d’art. A partir des années 1970, elles vont surtout être prisées par les collectionneurs, de plus en plus nombreux, car le choix est immense. Devant l’engouement, les prix des mignonettes vont grimper, l’offre diminuer jusqu’à devenir pour certaines pièces des collectors…

On peut observer l’évolution et même situer l’âge d’une mignonnette en observant les étiquettes. Au fil du temps, elles ont dû afficher des mentions légales, comme la contenance, le pourcentage d’alcool.

On l’observe également par la fermeture des mignonnettes. D’abord en liège, elle va se faire en plomb, étain, aluminium, bakélite, puis par bouchon à vis.

Quelques thèmes à collectionner

Pour un buticulamicrophile débutant, il mieux vaut commencer par chercher tout ce qu’il trouve dans un budget défini, ce qui lui constituera une base d’échanges pour ensuite se concentrer sur des thèmes bien précis.

Les mignonnettes se comptent par dizaines de milliers : plus de 11 000 whiskies différents, 5 000 gin, 4 000 vodka, 3 000 Porto, 3 000 Cognac, 3 000 rhums toutes marques confondues. Quant aux mignonnettes de liqueur et d’eau de vie, elles doivent sans doute se chiffrer par dizaines de milliers différentes.

Si bien qu’un choix de thème devient obligatoire. Par type d’alcool ; whisky, cognac, armagnac, eau de vie, liqueurs ou anisés, par pays, par marque, par distillerie, par matériau ; porcelaine, grès, verre soufflé, faïence, une thématique ; animaux, sports, personnages. On peut également classer les mignonettes par époque.

Pour une seule marque de whisky ou de cognac, il peut y avoir des dizaines de mignonnettes différentes. Cela donne des collections de bouteilles semblant jumelles alors qu’un imperceptible changement sur l’étiquette ou le bouchon fait toute la différence. On peut constater l’évolution des graphismes avec les séries complètes.

Cote et décote des mignonnettes

On trouve des mignonettes à partir d’un euro alors que le prix moyen se situe à cinq euros pour une mignonnette courante de cognac, d’armagnac ou de whisky. Pour les mignonnettes rares, certaines en céramique ou cristal, les prix peuvent exceptionnellement s’envoler à plusieurs centaines d’euros.

L’ancienneté et le niveau de liquide à l’intérieur constituent principalement la valeur d’une mignonnette. La fraîcheur du flacon est également très importante, avec des étiquettes en parfait état. Les bouchons qui sont souvent en annexe dans le coffret ou attachés au col par un frêle ruban doivent être aussi présents.

Al contrario, les étiquettes sales, déchirées ou délavées par le soleil contribuent à la décote. Sur les matières autres que le verre, les fissures ou les flacons ébréchés enlèvent de la valeur à l’objet. Il en est de même pour les mignonnettes ouvertes ou vides. Dans ce cas, leur valeur est quasiment nulle.
Petit conseil : conservez intacte la bandelette de taxe quand elle est présente ; elle indique de plus la date de production de la bouteille.

Les mignonnettes peuvent être vierges de toute inscription ou être signées du liquoriste, du céramiste ou des deux. Les signatures peuvent être manuscrites ou se présenter sous forme de tampons, gravures, sigles. Les plus grands artisans créent des séries limitées de prestige dans les verres les plus luxueux comme le Cristal de Baccarat, le verre de Murano, la porcelaine de Limoges.

On trouve de nombreux livres ou catalogues sur les mignonnettes en langue anglaise. Mais cela n’est pas gênant pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, car il s’agit principalement de photos référencées.

Où trouver les mignonnettes ?

Les mignonnettes se trouvent par des petites annonces, les sites de vente aux enchères. La Toile fournit de nombreuses offres abordables. Sans oublier les brocantes, les vides greniers, les salons de collectionneurs ainsi que les bourses d’échanges de mignonnettes.

Le Club Mignonnettes Passion en organise plusieurs par an ainsi que des ventes sur offres par le biais du journal du club. A ne pas négliger les demandes auprès des distilleries, sur place et sur leur site Web, les magasins de liqueurs, les magasins de souvenirs et de produits de luxe, pour les plus courantes.

1er et 2ème Répertoire International de Mignonnettes d’alcool. Par Jacques Donat. Un des seuls catalogue en français répertoriant une bonne partie des mignonnettes du marché.

Le magazine LE CHINEUR du mois de novembre 2009 a publié un article de 8 pages sur le site Les mignonnettes de Patrick. A lire ici…